Interview: Paperjam + Delano Club
Paperjam: Quels sont les principaux facteurs de la crise du logement?
Henri Kox: A l'instar de nombreuses autres régions économiquement dynamiques, Luxembourg connait un marché du logement tendu depuis de longues années. Les raisons en sont dès lors la très forte demande due à la croissance soutenue de la main d'oeuvre, une liquidité financière très élevée d'un grand nombre d'acteurs et de l'autre côté une production de logements qui n'arrive pas à suivre, ainsi qu'un flagrant déficit au niveau des logements abordables.
Paperjam: Les logements luxembourgeois sont-ils encore accessibles aux foyers modestes?
Henri Kox: Le Luxembourg connaît un taux de propriétaires particulièrement élevé: 70% des ménages sont propriétaires de leur logement. Ce taux n'a pas bougé de façon significative au cours des dernières dix années. La situation est évidemment autre pour les jeunes et les personnes qui accèdent récemment au marché luxembourgeois. C'est pourquoi le gouvernement a mis en place une réforme des aides individuelles par lesquelles les jeunes (et moins jeunes) ménages sont aidées pour accéder à un logement soit locatif soit en propriété.
Paperjam: Quelles solutions concrètes à la crise du logement doivent-elles selon vous être privilégiées?
Henri Kox: L'objectif de ma politique du logement est de réaliser un droit au logement digne pour tous. Pour cela ma priorité est de créer massivement des logements publics, abordables et durables en location et en propriété. C'est ce qu'on est en train de faire. De 2017 à 2022 les investissements publics dans le logement abordable ont progressé de 40 à 220 millions d'euros. En même temps, le marché privé de la location sera mieux réglementé et contrôlé notamment au niveau du loyer et des "chambres à café.