"Avoir les communes de notre côté", Marco Schank au sujet de la politique en matière de logement

Le Jeudi: En avril dernier, vous présentiez le paquet logement. Où en est-on?

Marco Schank: Il faut passer une étape après l'autre. Ce paquet comporte 21 mesures destinées à favoriser l'accès à la propriété, à améliorer les procédures, avec notamment la fiscalité verte, le taux social, la location vente... Il faut encore du temps pour que toutes ces mesures suivent la procédure législative. Mais les acteurs sur le marché ont déjà salué l'annonce des mesures et je suis persuadé que l'on va progresser, même si produire des logements est une entreprise de longue haleine.

Le Jeudi: Quelle est la priorité de votre ministère? La pénurie de logements, justement?

Marco Schank: C'est une des priorités, oui, car la demande est élevée. La croissance démographique du Grand-Duché est très forte. Donc on construit beaucoup. On fait notamment beaucoup d'efforts au niveau des logements subventionnés. Par exemple, j'ai présenté l'année dernière le neuvième programme pluriannuel. On prévoit ainsi de construire 9 000 logements dans les années à venir. C'est un volume de 520 millions d'euros que l'Etat va investir dans le logement subventionné. Et on a estimé que l'impact sur le secteur de la construction sera de deux milliards d'euros. Donc oui, il faut augmenter la quantité, mais aussi améliorer la qualité. Nous insistons notamment sur le développement durable. Donc construire et vendre à prix abordables, tout en tenant compte des facteurs écologiques et sociales.

IL Y A UNE BONNE DYNAMIQUE

Le Jeudi: L'aide étatique joue-t-elle son rôle dans l'accès au logement?

Marco Schank: Son rôle est très important. Le CEPS/lnstead a réalisé une analyse de l'efficacité économique des aides individuelles au logement. Ils ont constaté qu'à défaut d'aides étatiques, le taux d'effort des nouveaux accédants à la propriété représenterait 45% de leur revenu disponible net. Mais grâce aux différentes aides, ce taux se réduit en moyenne à 33,3%.

Le Jeudi: Dans le rapport 2010, il était fait mention du nombre "désespérant" d'autorisations à bâtir délivrées...

Marco Schank: Les choses s'améliorent. Au niveau des promoteurs entrepreneurs, il y a une bonne dynamique en ce moment. Beaucoup considèrent encore l'investissement dans la pierre comme une valeur refuge. De plus, le Statec a affiché pour les trois premiers mois de cette année une augmentation d'environ 28% du nombre des autorisations à bâtir pour les maisons unifamiliales, et d'environ 3% de celles pour les appartements.

Le Jeudi: Sur quel levier pouvez-vous peser pour accroître cette tendance?

Marco Schank: Il faut avoir les communes de notre côté. Ce sont des partenaires privilégiés. Sans elles, on ne peut pas faire grand-chose, puisque ce sont elles qui détiennent les terrains, qui décident au niveau de la planification, de l'aménagement communal. C'est pour cela que l'année dernière, j'ai fait une sorte de pèlerinage. Je suis allé à travers le pays, j'ai rencontré 94 collèges échevinaux pour les inciter à considérer le logement comme une mission très importante. Donc je me réjouis beaucoup que le sujet prenne actuellement une large place dans la campagne électorale. Et j'espère que toutes ces déclarations se concrétiseront au niveau des collèges échevinaux après les élections du 9 octobre...

Dernière mise à jour