"L'efficience énergétique n'est pas tout". Marco Schank au sujet de l'habitat durable et de sa volonté de lancer une nouvelle certification verte

Le Jeudi: Question traditionnelle au ministre: où en est le plan sectoriel Logement?

Marco Schank: Les travaux sont achevés et les mesures qu'il contient ont été harmonisées avec les autres plans: zones d'activités, paysage et transport. Lesquels ont passé l'examen stratégique de l'environnement. Nous attendons le vote de la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire, actuellement au Conseil d'État, pour donner une base légale à ces plans.

Le Jeudi: Un autre outil déterminant de votre politique est le Pacte logement. Le bilan est-il positif jusqu'ici?

Marco Schank: Mieux que ça! J'ai été confronté à un dynamisme inattendu. 101 communes ont signé le pacte et 94 équipes échevinales ont participé à nos réunions régionales. Lesquelles ont fait apparaître un nombre considérable de projets émanent de promoteurs publics et privés. Je sens une attitude plus offensive des élus locaux. 47.000 unités de logement, actuellement en planification ou en réalisation, sont concernées.
Le 9e programme de construction d'ensembles de logements subventionnés est le résultat de ce changement de paradigme avec 9.000 logements. Ce qui représente 490 millions d'aides de l'État. Mais aussi un impact de quelque 2 milliards sur le secteur de la construction!

Le Jeudi: Peut-on encore parler de pénurie de logements?

Marco Schank: Le terme est inapproprié. Le Grand-Duché est un des seuls pays de l'Union européenne qui continue de croître. En 2009, la population a encore augmenté de 8.000 habitants. Sans oublier le changement de structure familiale des ménages qui sont de plus en plus petits. La demande demeure plus importante que l'offre surtout dans le segment des logements abordables."

Le Jeudi: II y a un an, vous vouliez donner plus de force aux promoteurs publics...

Marco Schank: C'est fait! Ce sont les promoteurs publics qui, en collaboration avec les promoteurs privés, développeront les grands chantiers du futur: le site LDD à Dudelange, la Nordstad, les friches de Wiltz, l'Eco-Manertchen à Echternach... La prochaine législation sur le logement (ndlr: la loi de 1979 sera revue d'ici la fin de l'année et les aides au logement sont actuellement soumises à un audit) cimentera sans équivoque une nouvelle approche en matière de développement durable de nos villes et agglomérations.

Le Jeudi: Le mot d'ordre reste "construire moins cher et écologique"?

Marco Schank: Certainement. L'un n'exclut pas l'autre. Le développement durable est axé sur trois volets: social, écologique et économique.

Le Jeudi: Quel dossier vous tient à cœur actuellement?

Marco Schank: J'aimerais établir une certification en matière de logement durable sur le modèle d'une Green Building Certification. Cela concerne le logement à proprement parlé, mais aussi l'environnement, la mixité sociale, les infrastructures. Les gens ont-ils des endroits où se rencontrer? Comment vivent-ils ensemble? L'efficience énergétique n'est pas tout pour répondre au défi du développement durable. On peut aller plus loin, voir les matériaux de construction choisis, la pollution dans les bâtiments, l'impact écologique du chantier. Ou l'accessibilité aux transports en commun.
Le ministère collabore avec l'Oekozenter, le ministère de l'Économie et le département environnement du Développement durable pour analyser les systèmes de certification existants. Nous voulons établir un système d'évaluation objective, sur le modèle du passeport énergétique.

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