"Chacun a une responsabilité." Le ministre du Logement au sujet de l'habitat écologique

Le Quotidien: Habitez-vous une maison écologique?

Marco Schank: Ma maison a 32 ans mais, depuis 2008, nous sommes en train de la convertir en maison à performance énergétique élevée. Et depuis 25 ans déjà, notre chauffage fonctionne au bois. Je pense qu'en tant que ministre, je dois quand même montrer l'exemple.

Le Quotidien: Le concept de maison passive n'est pas nouveau. Pourtant, ce type de maison n'a pas les faveurs des futurs propriétaires. Pourquoi?

Marco Schank: L'argument du prix est souvent avancé. Effectivement, une maison passive coûte environ 8 à 15 % plus cher qu'une construction conventionnelle. Mais il faut être clairvoyant. Quand on construit, c'est pour vingt, trente ou cinquante ans. Sachant que les énergies fossiles se font de plus en plus rares, le futur propriétaire doit se demander combien sa maison conventionnelle lui coûtera s'il veut la chauffer pendant les années à venir. Je ne connais pas le prix du pétrole en 2011, mais la maison passive, ça se rentabilise.

Le Quotidien: Les subventions offertes par l'État suffisent-elles pour convaincre ceux qui hésitent?

Marco Schank: L'État propose 40 000 euros au maximum pour la construction d'une maison passive et 15 000 pour une maison à basse énergie. S'y ajoutent les subventions pour l'assainissement des vieux bâtiments et les panneaux solaires. Au niveau européen, nous sommes assez bien positionnés. L'essentiel, c'est le conseil, qui est obligatoire pour les demandeurs de subventions. Nous allons nous efforcer de décentraliser les agences de l'énergie vers les communes. De plus, nous cherchons une solution pour que les subventions arrivent le plus rapidement possible sur le compte des demandeurs. Actuellement, nous en sommes encore à un temps d'attente de quatorze à quinze mois.

Le Quotidien: Quelle place l'habitat écologique prend-il au niveau des travaux publics?

Marco Schank: Dans le cadre de notre neuvième programme de constructions d'ensembles, les subventions ne seront attribuées que si la classe B du passeport énergétique est suivie. De plus, à partir de cette année, tous les bâtiments publics doivent correspondre aux standards des maisons à basse énergie. Cela concerne aussi les écoles et lycées.

Le Quotidien: Quels conseils donneriez-vous aux particuliers qui veulent construire de manière écologique?

Marco Schank: Toute personne qui a prévu de construire un immeuble neuf devrait s'efforcer de s'approcher au maximum de la classe A du passeport énergétique. Je ne dis pas qu'il faut passer à la maison passive toute de suite, mais aujourd'hui, chacun a une responsabilité envers l'avenir. Les conseils obtenus auprès des agences de l'énergie permettent au constructeur de concrétiser ses idées et de s'informer sur les possibilités qui existent.

Le Quotidien: Comment entendez-vous encourager davantage les constructions écologiques à l'avenir?

Marco Schank: Nous sommes en train d'élaborer une certification sur les matériaux de construction écologique, comme le bois ou le lin. Le but est de mettre en place un label qui permettra aux promoteurs privés de faire de la pub avec leurs produits. Le dispositif devrait être prêt au cours de l'année.

Dernière mise à jour