"Ecolo et moins cher", Marco Schank au sujet de la lutte contre les prix excessifs sur le marché de l'immobilier

Le Jeudi: Les liens étroits qui unissent désormais les ministères du Logement et l'administration de l'Environnement laissent-ils présager une politique active en faveur de logements respectueux de l'environnement?

Marco Schank: Oui. La politique va persévérer dans l'effort d'une approche intégrée, par I'IVL (ndlr: Concept intégré des transports et du développement spatial) et ses articulations - déplacement, logement, activité professionnelle et loisir - qui sont déterminantes pour construire des agglomérations de qualité. Ces quatre éléments ont un lien direct avec le ministère du Développement durable, l'environnement, l'aménagement du territoire, le transport et les travaux publics. Les liens sont donc très étroits et c'est plus facile de répondre aux questions fondamentales comme: "Où habiter? Comment se déplacer?"

Le Jeudi: Votre objectif est de faire baisser les prix et de promouvoir les constructions écolos. Les deux sont-ils vraiment possibles?

Marco Schank: Nous voulons construire moins cher et écologique, et c'est tout à fait possible. Je vous donne un exemple. Dans la commune de Heiderscheid où j'étais bourgmestre, plus précisément dans la localité d'Eschdorf, nous avons réalisé un projet avec le ministère du Logement.

Nous nous sommes servis de la loi sur les aides au logement qui permet aux communes d'obtenir des aides étatiques de 50% pour les infrastructures, de 70% pour le locatif, de 50% pour une acquisition de terrain et même de 100% pour les intérêts pendant deux ans. Nous avons lancé une soumission publique pour, un lotissement de vingt-sept maisons avec une planification écologique. Ces parcelles sont en train d'être vendues moitié moins cher que le prix du marché. Nous avons fait une opération zéro, c'est-à-dire sans bénéfices ni pertes. On peut donc construire d'une façon écologique et moins cher, mais il faut que les promoteurs publics s'engagent.

GLOBAL PLAYER

Le Jeudi: Le Pacte logement, qui a été introduit il y a un an, est-il assez ambitieux pour les besoins du pays?

Marco Schank: J'ai décidé de faire une tournée auprès du pays pour entamer une consultation et une concertation approfondie avec les ministères du Logement et de l'lntérieur et le Syvicol. L'idée est de mettre en adéquation l'avantprojet du plan sectoriel logement avec le développement communal. C'est essentiel car le plan sectoriel prévoit des choses assez précises alors que les communes sont en train de faire leurs plans d'aménagements généraux.

La seconde raison de cette tournée est d'inciter les communes à créer plus de logements.

Cent une communes ont signé le Pacte qui prévoit une augmentation de population de 15% en dix ans. Elles ont beaucoup de possibilités comme le droit de préemption, d'emphytéose, la taxe contre la spéculation, l'obligation de construire. Je veux les responsabiliser en ce sens. Il y a aussi des moyens au-delà du pacte comme la loi sur les aides aux logement qui requiert 60% de logement social. Il faut le rappeler aux communes.

Le Jeudi: Vous comptez revoir le rôle du Fonds du logement?

Marco Schank: Il faut réorganiser sa structure, son fonctionnement et ses missions, pour qu'il puisse jouer le "global player" au niveau national. Il faut renforcer son rôle d'organe consultatif pour les communes.

Pour l'heure, le fonds gère 1.700 logements et 500 vont s'y ajouter. Si on veut ramener les prix à un niveau raisonnable, il faut donner plus de force aux promoteurs publics.»

Le Jeudi: Quel est le prochain combat pour le logement?

Marco Schank: Ce qui me tient à coeur est d'ouvrir le débat sur les constructions appropriées en milieu rural. Au point de vue esthétique, ces grands complexes d'appartements qui surgissent dans les villages ne collent pas vraiment avec le décor.

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